Qu’est ce que le syndrome du Lacertus Fibrosus ?
Clinique de la main à Bordeaux
La compression du nerf médian au niveau du lacertus fibrosus (ou syndrome du lacertus) est une neuropathie de compression souvent sous diagnostiquée et invalidante. Le lacertus fibrosus, ou aponévrose bicipitale, est une bande fibreuse située juste en dessous du pli du coude.
Lorsque cette structure comprime le nerf médian, elle provoque des symptômes pouvant s’étendre de l’avant-bras jusqu’à la main. Ce syndrome est fréquemment associé au syndrome du canal carpien, les deux pathologies pouvant coexister, formant ce qu’on appelle un double crush syndrome.
Qui peut être touché par la compression du nerf médian au lacertus fibrosus ?
Spécialistes du coude à Bordeaux
Facteurs de risque :
- Activités répétitives : gestes nécessitant un effort prolongé ou une flexion répétée du coude (sportifs, musiciens, professionnels de santé, ouvriers).
- Pathologies associées : patients souffrant déjà d’un syndrome du canal carpien ou d’autres neuropathies de compression
- Prédisposition anatomique : un lacertus fibrosus épais ou un nerf médian déjà fragilisé.
Prévalence :
- Souvent diagnostiquée après un échec de traitement du syndrome du canal carpien (jusqu’à 49 % des cas).
- Le syndrome touche autant les hommes que les femmes, généralement entre 30 et 50 ans.
Opération du syndrome du Lacertus Fibrosus à Bordeaux
Chirurgiens du coude
Quels sont les symptômes et comment les diagnostiquer ?
Symptômes
- Douleurs et fatigue de l’avant-bras : souvent associées à une perte d’endurance dans la main.
- Engourdissements ou fourmillements : dans le territoire du nerf médian (pouce, index, majeur).
- Faiblesse musculaire et perte de force : difficulté à effectuer des gestes fins ou à maintenir une pince pouce-index.
- Symptômes liés à un effort prolongé : aggravés par la flexion ou la pronation répétée du coude.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur :
Examen clinique approfondi
Triade de Hagert :
- Faiblesse musculaire dans les territoires innervés par le nerf médian (flexor pollicis longus, flexor digitorum profundus).
- Douleur et/ou Tinel positif au niveau du lacertus fibrosus.
- Scratch collapse test positif.
Tests spécifiques
- Test de compression dynamique du lacertus fibrosus.
- Lacertus Antagonist Test (LAT) : amélioration temporaire de la force en comprimant le coude.
Imagerie complémentaire :
- Échographie dynamique : visualisation en temps réel de la compression du nerf médian.
- IRM : utile en cas de diagnostic différentiel avec d’autres neuropathies.
EMG (électromyogramme)
Souvent négatif en raison de la nature dynamique de la compression.
Comment traiter la compression du nerf médian ?
Options non chirurgicales
- Repos et adaptation des activités : réduction des mouvements répétitifs ou prolongés du coude.
- Physiothérapie : exercices de glissement nerveux et renforcement musculaire pour soulager les symptômes.
- Injections : corticostéroïdes sous contrôle échographique pour réduire l’inflammation.
Traitement chirurgical
Indications
- Symptômes persistants malgré un traitement conservateur.
- Faiblesse musculaire invalidante.
- Douleur chronique affectant la qualité de vie.
Procédures disponibles
Chirurgie ouverte classique :
- Incision pour libérer le lacertus fibrosus et réduire la compression.
- Peut être réalisée sous anesthésie locale ou générale.
- Avantages :
- Visualisation complète du nerf médian.
- Possibilité de traiter les compressions associées.
Chirurgie mini-invasive sous échographie (et WALANT) :
- Réalisée sous anesthésie locale sans garrot (WALANT), pour un confort optimal.
- Permet une libération précise du lacertus fibrosus grâce à une guidance en temps réel.
- Avantages :
- Moins invasive, avec des cicatrices réduites.
- Réduction des douleurs post-opératoires grâce à l’absence de garrot.
- Temps de récupération plus rapide.
En cas d’anesthésie locale, on constate une récupération immédiate pendant l’opération de la force de la main avec les deux techniques
Évolution habituelle et suites post-opératoires
Après la chirurgie
- Pansements légers : pendant 3 à 5 jours.
- Mobilisation précoce : encouragée dès le lendemain de l’intervention.
- Douleurs post-opératoires : modérées et bien contrôlées par des antalgiques simples.
Résultats attendus
- Amélioration immédiate des symptômes : 88 % des patients rapportent une satisfaction élevée.
- Retour progressif à la normale : récupération complète de la force en 3 à 6 mois.
- Faible risque de récidive grâce à une libération chirurgicale complète.
Quels sont les risques et complications ?
Complications possibles
- Persistances des symptômes : si la compression est due à d’autres structures (double crush syndrome) comme une compression au niveau des cervicales.
- Hématome ou cicatrice douloureuse : rarement mais pouvant nécessité une réintervention.
- Algodystrophie : exceptionnelle mais possible, nécessitant un suivi prolongé.
- Infection : minimisée par une bonne hygiène et des soins adaptés.
- Atteinte nerveuse : une diminution de la sensibilité ou une hypersensibilité peut persister temporairement.
- Récidive : bien que rare, elle reste possible.
Le lien avec le syndrome du canal carpien
La compression du nerf médian au lacertus fibrosus est fréquemment confondue avec le syndrome du canal carpien. Ces deux pathologies peuvent coexister, formant un double crush syndrome.
Différences clés avec le canal carpien
- Localisation de la compression : au niveau du coude pour le lacertus fibrosus, au poignet pour le canal carpien.
- Symptômes nocturnes : fréquents dans le syndrome du canal carpien, rares dans le syndrome du lacertus.
Un diagnostic précis est essentiel pour éviter des interventions inefficaces, notamment en cas de chirurgie du canal carpien non concluante.